Monsieur le Premier Ministre,
Nous, députés, parlementaires et élus de la République, vous écrivons pour vous demander de renoncer à la surtaxation de l’électricité envisagée dans le cadre du Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2025.
En ce moment, se tient la COP29 sur le changement climatique. La décarbonation est une priorité et notre pays a un atout considérable pour être au rendez-vous de cet enjeu planétaire : notre mix électrique qui est un des plus décarboné de la planète. Pour atteindre nos objectifs de réduction des gaz à effet de serre, nous devons électrifier les usages, dans les transports, dans le logement, et dans l’industries. Or, cette électrification connaît un net ralentissement (les ventes de véhicules électriques ralentissent, et les commandes des pompes à chaleur chutent). La raison est assez évidente : le prix trop élevé de l’électricité. Il s’est traduit ces dernières années par une baisse de la consommation qui a pour corollaire, une frilosité légitime des Français à recourir à cette énergie devenue trop chère
A l’argument environnemental, s’ajoute l’argument social. Sur les 5,7 milliards d’euros de recettes nouvelles cherchées dans une augmentation de la pression fiscale sur les ménages, 3 milliards seront pris uniquement via cette hausse des taxes sur l’électricité, qui touche tous les Français, quels que soient leurs revenus. (Pour rappel, le prix de l’électricité a déjà augmenté 3 à 4 fois plus que l’inflation depuis 2012, la facture annuelle a augmenté de 44%, ce qui revient à près de 500 € de hausse en moyenne entre août 2022 et novembre 2024).
Nous partageons toutefois de l'urgence de rétablir l’équilibre des finances publiques. Par souci de responsabilité, nous proposons l’alternative suivante. Dans l’ensemble des dépenses dites « brunes », à savoir celles défavorables au climat et à la biodiversité, évaluée à quelques 20 milliards d’euros, constitue selon nous le réservoir prioritaire à explorer. Un passage de 20 à 17 milliards de cette enveloppe étant, selon nous, à la fois possible, et surtout souhaitable.
Les députés, sénateurs et élus :
Vincent Jeanbrun, député du Val de Marne
Yann Wehrling, vice-président de la Région Ile de France à la transition écologique.
Marie-Dominique Aeschlimann, sénatrice des Hauts de Seine
Hubert Dejean de la Baty, vice-président de la Région Normandie à la transition environnementale et énergétique.
Agnès Evren, sénatrice de Paris
Hubert Ott, député du Haut-Rhin
Richard Ramos, député du Loiret
Prisca Thevenot, députée des Hauts de Seine
Assemblée generale 2024
Lors de son assemblée générale, en septembre dernier, à Biarritz, Ecologie Positive a renouvelé sa gouvernance. Le nouveau Bureau vous est présenté ici.
Dans quelques jours s’ouvrira la COP29 Climat en Azerbaïdjan.
Les voyants sont loin d’être au vert. Les émissions de gaz à effet de serre ont encore augmenté au niveau mondial. Le climat et l’écologie sont largement passés au second plan des priorités politiques du moment. Les conflits armés en Ukraine et au Proche Orient y ont largement contribué. En France, l’intérêt pour le sujet du climat est à la peine. Dans ce contexte, que le Premier Ministre ait mis la dette écologique en avant alors que personne ne le lui demandait fait, a minima, montre de conviction personnelle et c’est à saluer en soi. Il faut dire que la question n’est pas qu’un sujet d’opinion publique, c’est aussi une réalité alarmante. Les inondations actuelles dont on sait qu’elles alternent avec des canicules et sécheresses sont les effets tangibles et dramatiques de ce climat que nous déréglons.
Que dira la COP29 ? Toujours le même message : le monde n’est pas à la hauteur des objectifs que nous nous sommes donnés à Paris en 2015 lors de la COP21. En France, les travaux de planification écologique ont « chiffré » les efforts à faire secteur par secteur, mais ils n’ont pas, pour l’heure, donné le mode d’emploi pour y parvenir.
Deux des mesures les plus efficaces et qui ont fait consensus ces dernières années sont en panne : L’électrification des usages et la rénovation énergétique du bâtiment.
Une fatalité ? Non !
L’électrification des usages dans la mobilité, l’industrie et le logement ne peut se faire avec un prix de l’électricité aussi élevé. Pénalisée par des hausses de prix 4 à 5 fois supérieure à l’inflation, la consommation d’électricité a nettement baissé au cours des 10 dernières années. En 2024, elle sera inférieure à celle de 2004 alors même que la France a augmenté sa population de 10%. Pourquoi les français recourraient-ils à une énergie décarbonée en lieu et place d’une énergie fossile si la première est plus chère que la seconde. Il faut que le gouvernement accepte de renoncer à son projet de taxation de l’électricité. S’il n’en est pas convaincu au regard des enjeux climatiques, qu’il le fasse pour des raisons de souveraineté économique. En effet, chaque kWh électrique consommé en France, ce sont des euros conservés dans notre économie. Chaque kWh de gaz fossile ou de fioul consommé en France part presqu’exclusivement à l’étranger.
Second levier : la rénovation du logement. Est-il tabou de dire que ça ne marche pas ? Au rythme actuel, la rénovation du logement ancien du parc privé prendra des centaines d’années. Or, nous injectons des milliards d’euros dans cette politique. Qu’on le fasse pour le logement social, c’est un patrimoine quasi public, il est normal que cela soit nourri d’argent public. Qu’on le fasse dans le parc privé, c’est objectivement un puits sans fond. Un peu de benchmark permet pourtant d’entrevoir des solutions qui marchent dans d’autres pays. L’une d’entre elle, qui existe en Suisse et aux Etats-Unis, consiste à adosser la rénovation énergétique au logement et non au propriétaire. Expliquons cela par un exemple. Vous êtes propriétaire d’un logement ancien non rénové. Un établissement finance la rénovation. Le propriétaire ne rembourse à la banque que les intérêts (et une partie du capital s’il le souhaite), pour une mensualité modérée, par exemple autour de 150 euros. Le grand avantage de ce système est que le prêt est attaché au logement et donc sera remboursé par les propriétaires successifs sur la durée nécessaire pour amortir le montant important des travaux nécessaires, qui, sinon, sont hors de portée de la plupart des propriétaires mais aussi de finances publiques exsangues. C’est un peu comme si le logement poursuivait sa vie avec une charge de plus, comme d’autres charges induites, tels l’eau, l’assainissement, l’électricité, ou la taxe foncière.
Les banques sont gagnantes sur le long terme. Et à défaut d’un accord avec ces dernières dans l’immédiat, la Caisse des Dépôts pourrait amorcer la démarche. Il faudrait adapter le cadre législatif. A bien y regarder, prêter à la maison et non aux propriétaires serait une révolution des pratiques bancaires et des mentalités en France. Révolutionnaire peut-être, mais avec plus de chance de résultats que l’actuelle « pensée magique » qui consiste à répéter à l’envi qu’il faut rénover le logement sans dire réellement comment y parvenir.
Le coût ? Pour l’Etat, sans doute nul.
Nous pourrions concentrer l’argent public dédié à la rénovation sur le parc social et tertiaire des collectivités et de l’Etat.
Quant à l’électricité, c’est une énergie souveraine. A moyen et long terme, il ne peut y avoir que des bénéfices économiques.
Poursuivre l’électrification, faciliter la rénovation du logement… deux leviers clés pour le pouvoir d’achat et le climat.
Yann Wehrling
Vice-président de la Région Ile de France à la transition écologique
Ancien ambassadeur de France à l’environnement.
Faire déraper la dette aujourd'hui, c'est tout simplement ne plus pouvoir financer les politiques que nous voulons mener demain, y compris les plus vitales, telles que la transition écologique.
Oui, il faut agir et le gouvernement le fait avec les instruments dont il dispose : augmenter les impôts et baisser les dépenses.
Pour autant, l'urgence avec laquelle le projet de budget a été élaboré, de l'aveu même du Premier ministre, n'a pas permis de rendre une copie parfaite.
Le débat parlementaire et les semaines et mois qui viennent doivent nous permettre d'ajuster au mieux la remise à flot de nos finances. Et parmi les ajustements, sans doute faudra-t-il en apporter davantage sur la transition écologique.
Précision importante au moment où nous constatons à regret que l'architecture gouvernementale s'est dotée de deux ministres en charge des questions énergétiques, et que le porte feuille de la biodiversité a disparu. L'écologie est un tout : climat, nature, eau, océans, air, ressources. Elle n'est pas tout à fait une politique comme les autres. Sans planète vivable, tout le reste devient anecdotique. Il faut donc, comme l'a d'ailleurs souligné le Premier ministre dans son discours de politique générale, penser aussi bien à notre dette budgétaire qu'à notre dette écologique. Une autre manière de dire que la fin du mois importe autant que la fin du monde.
Mais à la différence de bien des écologistes, nous refusons de céder aux facilités habituelles de l'extrême gauche qui est adepte de l'argent facile : facile à trouver dans la poche des riches et facile à dépenser, car le danger des déficits publics ne serait qu'une crainte farfelue de libéraux. Gardons la tête sur les épaules et vivons dans le monde réel. La situation actuelle impose aux écologistes de faire preuve de sérieux budgétaire... précisément pour sauver l'écologie.
Dès lors, quelles pistes explorer pour à la fois rester ambitieux pour l'écologie et raisonnable dans la dépense publique ?
Le niveau d'investissement que nous devons faire dans la transition écologique doit rester important, mais il nous faut prendre le temps de les remettre à plat, les rendre plus efficients, faire la chasse au gaspi, aller à l'essentiel, prioriser sur ce qui marche et ne pas hésiter à abandonner ce qui ne marche pas.
Pensons la période comme une opportunité de faire des choix pour ne pas sacrifier la fin du monde sur l'autel de la fin du mois.
Tribune publiée dans le journal LA TRIBUNE
SAINTE-ADRESSE - Normandie
Yann Wehrling, président d'Ecologie Positive
Christophe Madrolle, président de l'UCE
Isabelle Jacono, présidente de France Ecologie
Chantal Cutajar, présidente déléguée de Cap21
Hubert Dejean de la Batie, maire de Sainte Adresse, vice-président de la Région Normandie.
PREMIERE TABLE RONDE, les maires, premiers acteurs de l'écologie dans les territoires
Vidéo introductive de Vincent Jeanbrun, maire de l'Hay les Roses
TABLE RONDE - Biodiversité (avec l'intervention de Sarah El Hairy, secrétaire d'Etat à la biodiversité)
TABLE RONDE - Economie (avec Nicolas Bouzou)
DERNIERE TABLE RONDE, Pour une écologie de l'action
Echanges avec Valérie Pecresse, présidente de la Région Ile de France
Vidéo de Hervé Morin, président de la Région Normandie
Vidéo de Renaud Muselier, président de la Région PACA
plateforme adoptée en Assemblée générale le 10 juin 2023 à Paris
Ne rien oublier de ce que nous a apporté la construction européenne, c’est cela « être européen ».
La plupart des grandes avancées environnementales, nous les devons à l’Europe.
Les protections des habitats naturels, des espèces migratrices, des eaux de surface, ou de l’air, c’est l’Europe. Au fil des dernières décennies, nous avons bâti un corpus de normes environnementales qui sont plus que des réglementations, elles traduisent des valeurs communes basées sur le respect du vivant, une amélioration de notre bien-être, une prise en compte forte des enjeux planétaires et de notre responsabilité particulière en tant que continent riche. Ceci a fait de l’Europe un des continents les mieux disant sur le plan de la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité.
Avons-nous fait tous les progrès nécessaires ?
Avons-nous suffisamment limité nos atteintes à l’environnement ? Bien évidemment non et beaucoup reste à faire.
Mais, sans l’Europe, toutes les avancées passées n’auraient pas été une réalité pour l’ensemble de notre continent : chacun aurait progressé à son rythme. Sans l’Europe, nous n’aurions pas fait les mêmes avancées dans le traitement de nos déchets, la protection des habitats naturels, la dépollution des eaux de surface ou la diminution de la pollution de l’air. Bien des choses nous paraissent aujourd’hui normales, et pourtant, rien n’était évident. C’est pour cela, et aussi pour beaucoup d’autres raisons (le corpus de valeurs européen autour des droits de l’Homme, des libertés, et de préservation de la paix, entre autres), que nous sommes profondément européens.
Mais notre Europe est fragile.
La crise ukrainienne a montré les fragilités de notre continent, tant dans la résistance aux folies d’un voisin russe en mal de d’impérialisme que sur sa capacité à être solidaire sur le plan énergétique. A ces fragilités, il faut ajouter celle des démocraties qui nous composent, toutes soumises aux pressions des populismes.
Notre projet politique est clair : nous défendons résolument l’Union européenne et nous souhaitons son renforcement.
Alors que certains veulent affaiblir l’Europe, nous voulons au contraire la renforcer, la rendre plus démocratique, porter haut le ciment de valeurs qui nous lie tous sur ce continent.
Les échecs des réformes institutionnelles passées ont rendu les réformateurs timides.
Or la force des populistes et des nationalistes qui veulent faire machine arrière réside précisément dans la faiblesse des démocrates et réformistes pro-européens. Cette faiblesse ne réside pas dans notre défense de l’Europe, mais dans notre absence d’envie de la réformer pour la renforcer. Sans doute est-il temps de relancer l’idée d’une réforme institutionnelle européenne car sans renforcement des institutions européennes, la confiance des peuples envers l’Europe continuera de s’éroder.
Relançons l’idée d’une Constitution européenne à l’image de celle dont dispose chaque état.
L’époque est celle d’une croisée de chemins pour l’Europe. Une formation politique écologiste qui plaide pour une Union européenne renforcée a deux raisons d’agir ainsi :
On est européen ou on ne l’est pas.
Nous devons clarifier les alliances politiques avec lesquelles travailler de manière constructive. Ces alliances doivent être avec les pro-européens et non avec les eurosceptiques.
Au-delà des clivages entre la droite et la gauche, pour nous, le clivage structurant, celui qui fonde notre choix, c’est celui entre les pro-européens et les eurosceptiques, au niveau du Parlement européen au niveau national et infranational (à la différence d’Europe-Ecologie-Les Verts).
Il ne serait pas sérieux de prétendre à des alliances incohérentes, pro-européennes au niveau du Parlement européen et eurosceptiques au niveau national ou local. Ce distinguo, auquel veut nous habituer EELV, nous le réfutons clairement. On est européen ou on ne l’est pas.
Pour continuer à porter des avancées environnementales, le niveau européen est le niveau le plus pertinent.
Pour bâtir un ensemble cohérent de mesures environnementales, L’Europe l’a prouvé par le passé, le niveau national n’est pas suffisant. Poursuivre ces réformes, aller toujours plus loin pour relever le défi colossal du changement climatique, de la décarbonation de notre économie, et mettre un terme à l’érosion de la biodiversité, ne peut s’envisager efficacement qu’au niveau européen.
PROTÉGEONS NOS NORMES ENVIRONNEMENTALES
Nous voulons fonder notre projet politique sur la défense de nos normes environnementales européennes, parce qu’elles sont le reflet de nos valeurs.
La taxe carbone aux frontières est un principe de protection à renforcer et généraliser
Un même degré d’exigence à maintenir à l’intérieur et à l’extérieur de nos frontières
Les marges de manœuvre actuellement laissées aux états membres permettent des distorsions dans l’application du droit de l’environnement.
Cela crée des tensions et une forme de concurrence déloyale entre les acteurs économiques des différents pays. Et ne nous garantit pas la pérennité de ces normes, qui peuvent être un jour remises en cause.
Les distorsions entre nos normes environnementales et celles pratiquées ailleurs dans le monde doivent être prises en compte
L’entrée dans notre marché de produits moins disant sur le plan environnemental suscite de légitimes critiques de la part de nos producteurs et industriels.
Dès lors que l’Union européenne est garante du libre marché et des négociations commerciales avec le reste du monde, elle doit à la fois protéger le respect de nos normes et nos acteurs économiques d’une forme de concurrence déloyale et faussée.
Partant de ces constats, et parce que nous tenons à nos normes environnementales, nous voulons fonder notre projet politique sur la défense de nos normes environnementales européennes et les protéger.
Pour cela, notre projet est de renforcer les négociations commerciales visant à instaurer pour tous les produit qui entrent ou circulent sur notre territoire un régime de restrictions ou d’obligations :
Un respect à l’identique des mêmes normes sanitaires, pour tout ce qui circule en Europe, que cela provienne de l’intérieur de l’UE ou de l’extérieur, avec une tolérance zéro quand il y a doute pour sur les effets sur la santé des utilisateurs
Une taxe à l’entrée sur notre marché européen qui intègre le coût environnemental dans le prix des produits importés. Nous ne pouvons pas imposer des normes contraignantes à nos producteurs, nos industriels et nos agriculteurs, et tolérer que des pays extérieurs inondent nos marchés de produits qui ne les respectent pas. Nous avons commencé à l’envisager pour les actions liées à notre lutte contre la déforestation importée. La taxe carbone aux frontières est de même essence. Notre projet politique est de renforcer ces dispositifs, les généraliser.
Avoir le courage d’interdire les produits les plus nocifs pour l’environnement ou la santé, et les plus éloignés de nos valeurs et normes.
Nous devons renforcer les contrôles sur le respect de ces principes, même si cela a un coût élevé. C’est à ce prix que nous serons crédibles. Des pistes de financement de ces contrôles existent (une part de la taxe carbone, le montant des amendes infligées en cas de non-respect de ces normes, …).
NOUS DEVONS NOUS ADAPTER AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Une problématique qui se généralise progressivement
Les grandes canicules et inondations frappent dorénavant durement tous les Etats membres de l’UE. Si les pays du sud de l’Europe ont une longueur d’avance dans leur gestion des sécheresses et des grandes chaleurs, le glissement de ces stress climatiques plus au nord invite dorénavant l’ensemble du continent à se saisir de l’adaptation au changement climatique. Nous devons prendre en compte et anticiper la multiplication :
- Des sécheresses et canicules
- Des crues et inondations
- La montée des océans
Si l’UE a objectivement pris à bras le corps la question de la décarbonation et de la réduction de nos émissions de GES, elle n’en a pas réellement fait autant pour l’adaptation au changement climatique.
Une politique européenne globale et concertée doit être mise en place sur ce sujet
Les fonds structurels et la PAC, les deux plus puissants outils financiers européens, doivent dorénavant être pensés à l’aune de l’adaptation au climat à venir.
Cette grande politique européenne que nous appelons de nos vœux doit prendre appui sur ce que les fonds structurels, ainsi que la PAC, ont construit durant ces dernières décennies.
· Les fonds structurels ont servi à financer des “rattrapages”, notamment en infrastructures.
· La PAC a servi à moderniser et adapter notre agriculture face au défi alimentaire du lendemain de la guerre puis à la mondialisation du secteur agricole.
Aujourd’hui, nos infrastructures et notre agriculture doivent s’adapter au changement climatique.
Une adaptation qui doit être pensée comme efficace et durable
Raisonner sur le long terme et choisir, très majoritairement, des solutions fondées sur la nature. Par exemple :
· Recours massif à la végétalisation des zones urbaines pour résorber par le végétal les îlots de chaleur urbain
· Choix de la géothermie de surface comme solution de climatisation des bâtiments
· Normes européennes de constructions neuves qui intègrent l’adaptation au changement climatique
· Restauration massive des zones humides en amont des cours d’eau pour absorber les crues
· Contractualisation avec les agriculteurs pour faciliter, le long des cours d’eau, les expansions de crues dans les champs afin d’épargner les zones urbaines et habitées
· Investissement massif dans les trames vertes et bleues pour résorber les discontinuités de corridors écologiques et favoriser la circulation de la biodiversité. Cette dernière aura besoin de migrer pour s’adapter au changement climatique
· Accompagner les agriculteurs, et prioritairement les maraîchers, pour pouvoir irriguer les cultures via des solutions préservant le cycle de l’eau, (goutte-à-goutte, d’irrigation par les eaux grises, de stockage des eaux de ruissellement hivernales sans recourir au puisage dans les nappes).
· Réfléchir aux meilleures solutions pour préserver la ressource en eau douce qui fait l’objet de conflits d’usage violents. Des solutions durables et consensuelles favorisant le partage de l’eau entre nos usages et les besoins pour la nature doivent être pensés et aidés au niveau européen.
ENGAGEONS UN GRAND PLAN DE SOBRIETE EUROPEEN ENERGIE, MATIERE, EAU
La sobriété énergique, une nécessité vitale
Pour réduire notre dépendance énergétique
La crise ukrainienne et ses conséquences énergétiques sur tout le continent ont relancé l’absolu besoin de réduire notre dépendance aux hydrocarbures en provenance de pays en dehors de l’UE et, en particulier, de la Russie.
Par que c’est la solution la plus économique et efficace pour réduire émissions de GES
Un coût d’accélérateur, suite à la crise ukrainienne, a été acté en mars dernier par l’UE avec un accord portant sur une réduction de 11.7% de nos consommations énergétiques à l’horizon 2030.
Mais cette crise ne doit pas masquer le fait que la sobriété énergique est une vraie solution durable si nous la mettons en œuvre sans sacrifier notre qualité de vie, simplement en étant plus attentif.
- A l’échelle européenne, nous proposons de sensibiliser l’ensemble des citoyens européens, par de vastes campagnes de communication, les invitant à être plus sobres en modifiant un peu leurs habitudes ou leurs gestes au quotidien :
o Réduire les températures de consigne de chauffage l’hiver
o Eteindre plus souvent les lumières
o Adopter des ampoules peu consommatrices
o Éteindre les appareils qui restent en veille ou en charge inutilement
o Choisir des appareils électriques performants et pratiques
o Lancer des dispositifs comme celui des « familles à énergie positive » au niveau de toute l’Union européenne ( ?)
· Mutualiser les bonnes pratiques conduites à l’échelle des communes
Là encore, bien des actions sont les mêmes à travers le continent, comme, par exemple, la baisse des températures de consigne dans les mairies, dans les écoles, dans les gymnases, dans les piscines. Il est possible d’aller beaucoup plus loin, en explorant de nouvelles voies qui sont à peine connues : certains EPCI ont découvert que le principal poste de consommation d’électricité de leur collectivité, c’était la distribution de l’eau potable qui nécessite de puissantes pompes qui fonctionnent en continu.
· Accompagner la sensibilité environnementale qui monte en puissance du côté des industriels
Le travail sur la RSE dans les entreprises commence à porter ses fruits. Là encore, le niveau européen est le bon niveau pour partager les meilleures pratiques, notamment par le biais des jeunes diplômés qui cherchent à mettre du sens dans leur travail.
La sobriété en eau : une ressource vitale qui se raréfie
Dans le même temps, le changement climatique est à l’oeuvre et les sécheresses frappent dorénavant des pays qui, comme la France, n’y étaient pas habitués. L’eau douce devient à bien qui n’est plus aussi abondant et c’est une réalité qui ne devrait pas aller en s’améliorant. Comme pour l’énergie, nous devrons maintenant envisager également une sobriété dans notre usage de l’eau douce.
La sobriété en matières : la terre n’est pas inépuisable
Nous le savons depuis longtemps, les matières premières dont notre économie a besoin pour produire tous les biens de consommation de notre quotidien ne sont pas issues de gisements inépuisables.
· Nos modes de consommation et notre économie sont gourmands
Qu’il s’agisse de pétrole pour les plastiques, de métaux, de minerai, de terres et de sable, ou de matières végétales et animales, nous consommons des produits fabriqués à partir de matières premières qui ne sont pas inépuisables.
· En aval, l’élimination de ces matières devenues déchets a un coût environnemental colossal.
Réduire nos besoins en matière, trouver des solutions de remplacement innovantes et recycler les déchets pour en refaire de la matière première deviennent des priorités tout aussi stratégiques que l’énergie et l’eau.
DECARBONONS NOTRE ENERGIE
Bien évidemment, sur le volet énergétique, si la sobriété doit devenir une priorité, les autres efforts poursuivis, à savoir ceux portant sur la décarbonation de notre production et donc de notre consommation restent entiers.
La question de l’énergie va devenir centrale dans les prochaines années pour deux raisons :
· Elle impacte la qualité de vie de nos concitoyens, par exemple avec l’accès au numérique.
· C’est un élément d’attractivité pour les activités économiques, puisque c’est un puissant facteur de relocalisation industrielle.
Une politique européenne commune au niveau de l’énergie
Nous avons tous pu découvrir, à l’occasion de la crise ukrainienne et ses impacts sur les approvisionnements en gaz russe, que l’Union européenne n’a pas de politique commune de l’énergie et que les tiraillements restent grands entre les différents Etats membres. N’y renonçons pas car le défi est colossal. Nous devons arriver à produire au plus vite :
- une énergie totalement dé carbonée, en renonçant au charbon, aux schistes, bitumineux, au pétrole et au gaz. La fin des énergies fossiles doit être une priorité, sur notre territoire et dans nos importations.
- chez nous, afin de ne plus dépendre d’approvisionnement extérieurs. Pour des raisons stratégiques à long terme.
Nous nous battrons pour que puisse exister une véritable politique énergétique commune à l’image de la PAC, en favorisant la massification de :
L’éolien offshore
C’est objectivement une solution que nous devons développer, mais avec quelques réserves :
· Les zones d’implantation doivent être concertées
· L’industrialisation locale doit être maximisée
· Les intérêts croisés avec les usagers de la mer, qui est un bien commun, doivent être discutés.
· Les atterrages doivent être discrets
· A la fin de vie d’un parc il doit y avoir un retour à l’état initial.
Nous devons également être favorables aux autres énergies marines renouvelables, telles que les parcs hydroliens. La France doit être motrice et exemplaire dans ce domaine, en tenant l’objectif des 50 parcs offshore en France, produisant 40 GW, en 2050.
L’éolien terrestre
Souvent controversé dans des territoires où il est accepté de manière très variable, il est pourtant nécessaire. Il s’agit d’une solution mature sur le plan technique et viable sur le plan économique, quasiment sans soutien.
En la matière, une des clés de la réussite de ces projets est d’en faire des projets de territoire, qui dépassent le simple périmètre de la commune. Pour en faciliter l’acceptation par les territoires concernés, le partage des revenus associés doit être équitable et profitable aux territoires qui les accueillent, notamment via les financements participatifs et une évaluation objective en amont des impacts sur la biodiversité et les paysages.
Le solaire
C’est une technologie largement acceptée. Le rendement des panneaux ne cesse de s’améliorer. En plus de produire une énergie renouvelable, le panneau solaire absorbe le rayonnement grâce à son albédo et évite une part de réchauffement de l’atmosphère. Son développement est donc plus que souhaitable.
· En développant une véritable filière européenne dans le domaine des panneaux solaires, pour des raisons évidentes d’indépendance stratégique, mais aussi pour éviter d’importer des panneaux souvent fabriqués avec une énergie à base de charbon.
· Les normes et aides que nous devons envisager pour la généralisation et le développement massif du solaire en Europe doivent être assorties de conditions à la seule destination de panneaux conçus et fabriqués en Europe.
· Nous devrons, quand c’est possible, privilégier les installations sur les bâtiments, les ombrières de parking, les délaissés portuaires et aéroportuaire, et les friches industrielles.
· L’Union européenne doit rendre obligatoire son usage sur toute construction neuve, tant pour le photovoltaïque que pour l’eau chaude.
· Quant aux nouveaux hangars agricoles gigantesques uniquement envisagés pour être couverts de panneaux et les projets au sol, ayons les mêmes prudences que pour l’éolien terrestre. Ils doivent être des projets acceptés par les habitants et les territoires, notamment sur le plan du partage des bénéfices et sur l’évaluation objective en amont des impacts sur la biodiversité et les paysages
La méthanisation
Elle n’est pas épargnée par la contestation alors qu’elle fait partie du panel de solutions renouvelables intéressantes, notamment au regard des puissants gisements issus des boues des stations d’épuration et des bio déchets de nos poubelles. Là encore, dotons-nous, à l’échelon européen, de cadres rassurants. Il faut par exemple conditionner les projets au fait d’avoir des boucles locales de consommation de biogaz et rester sur un taux de cultures dédiées très limité.
Le bois (comme énergie)
▪ Il peut être une solution, mais il a besoin d’évolution technologiques pour réduire les émissions de particules fines dont on sait maintenant qu’elles participent grandement à la pollution de l’air.
▪ Cette ressource peut par ailleurs entrer en concurrence avec d’autres usages du bois, qu’il faudrait développer, la construction notamment.
▪ Cela peut déséquilibrer la forêt avec la modification des essences et un enrésinement des massifs.
Les réseaux de chaleur
Ils sont trop peu aidés. C’est une solution idéale pour les zones urbaines, qui permet de :
· Contrôler les productions
· Mieux répartir les énergies avec un prix fixe faible
· Alimenter à prix très compétitifs les logements sociaux
La chaleur de récupération ou chaleur fatale
Complètement sous utilisée dans la plupart des pays, l’Europe doit renforcer et soutenir la récupération des chaleurs perdues :
▪ La récupération de la chaleur urbaine domestique sur les eaux usées
▪ La récupération de chaleur industrielle, notamment issue de la chimie ou de la sidérurgie
La géothermie
C’est une énergie dont les deux formules sont à exploiter au mieux :
▪ La géothermie profonde a tout son intérêt là où les sous-sols s’y prêtent, comme en Ile de France.
▪ La géothermie de surface, technologie émergente, doit, quant à elle, être massivement déployée.
Le nucléaire
Sujet polémique s’il en est, nous devons sortir de la stérile opposition entre anti, la refusant complétement, et pro nucléaire, ne jurant que par cette énergie. Elle n’est ni dénuée de questionnements et d’aspects négatifs, tout comme les autres énergies (risques inhérent à la technologie, coût, déchets nucléaires, démantèlement) ni d’aspects positifs (souveraineté, production largement décartonnée et constante). Il est, quoi qu’il en soit, impossible de décarboner rapidement notre économie sans passer, pour un temps donné, par le nucléaire.
Les carburants
L’objectif de la sortie des voitures thermiques est désormais un acquis. Nous pensons toutefois qu’il est impératif de ne pas condamner les voitures thermiques non carbonées qui ont recours aux carburants d’origine végétale.
De manière générale, nous ne pensons pas réaliste de condamner tel ou tel mode de transport, mais plutôt de raisonner en termes de « décarbonation ». Si un avion vole à l’électrique, à l’hydrogène ou au biocarburant, quel est le problème ? Il peut même devenir plus vertueux d’un point de vue environnemental au regard de son emprise sur le foncier.
Le recyclage des composants des énergies renouvelables et des batteries
· Parmi les composants nécessaires aux énergies renouvelables, beaucoup proviennent d’autres continents. Récupérer les terres rares et minerais précieux à l’intérieur de l’Europe participera grandement de notre totale souveraineté, à terme, pour nos productions énergétiques.
· Pour les batteries nécessaires aux usages des mobilités plus vertes, il est indispensable de bâtir une filière solide de fabrication et de recyclage.
CONSTRUISONS UN PROJET EUROPEEN POUR LE TRAIN
Parce que la volonté politique a existé, fut un temps, pour nous doter d’un outil industriel puissant dans l’aéronautique, nous pensons qu’il nous faut aujourd’hui construire un projet européen pour le train, un Plan Marschall du ferroviaire.
Sur la base de l’existant, penser le réseau ferré de 2050
· Créer les jonctions manquantes entre les réseaux à grand vitesse
· Créer de véritables compagnies européennes de TGV en facilitant les alliances entre les grands opérateurs
· Moderniser les réseaux existants
· Financer les réseaux manquants
Pour le transport des passagers
· Favoriser la connexion du rail de demain aux autres moyens de transport, aux aéroports, aux réseaux de bus pour rejoindre les petites villes et les campagnes, au co-voiturage, aux propositions de mobilités fluides pour les premiers ou les derniers kilomètres
· Remettre au goût du jour les lignes longues distances confortables avec train couchette, ouvertes à la concurrence, alliant le charme des grandes traversées européennes, et la modernité de wagons connectés et adaptés à des univers de travail (téléconférence, réunion, séminaires sur rail…) ou d’évènements privés
Pour le transport des marchandises
· Favoriser et encourager, par des infrastructures ambitieuses l’accès du train aux ports, et pas seulement les plus importants, pour développer les échanges avec les interland
METTONS RESOLUMENT EN ŒUVRE LA COP 21 SUR LA BIODIVERSITE
En décembre dernier, l’ONU a adopté une nouvelle convention pour la protection de la Biodiversité mondiale. Les objectifs qu’elle a donnés à la communauté mondiale sont ambitieux et des rendez-vous intermédiaires tout au long de la prochaine décennie devront acter les progrès de mise en œuvre de ces objectifs.
Nous souhaitons que l’Union européenne, comme elle l’a fait pour la mise en oeuvre de la COP Climat (dit, accords de Paris) propose dès la première année de la nouvelle mandature du Parlement européen, une déclinaison au sein de l’UE de la mise en application de la COP Biodiversité (dit accords de Kunming/Montréal).
Protégeons la biodiversité sur nos territoires marins et terrestres
Pour le volet marin plus spécifiquement, nous souhaitons que :
· Les 30% d’aires protégées soient définies en fonction des intérêts écologiques des zones à protéger (et non pas seulement en fonction des “facilités” géographiques qui sont, par exemple celles largement utilisées par la France pour concentrer ses aires protégées dans ses terres et mers australes).
· La pêche industrielle soit interdite dans les 30% d’aires marines protégées
o Que le monde de la pêche dispose d’un programme financier européen d’accompagnement des pêcheries artisanales afin que les manques à gagner dans la mise en oeuvre de cette mesure soient compensées financièrement
Réduisons massivement les pesticides
En s’appuyant sur la PAC, nous voulons planifier efficacement la réduction de 50% des pesticides d’ici 2030. Cet objectif, mainte fois avancé, n’a été pas avancé.
Nous voulons :
Soutenir les efforts de recherche pour trouver des alternatives
Le principe auquel nous croyons, au regard des échecs passés, est que l’interdiction et la diminution des pesticides ne peut s’envisager que si des solutions alternatives existent.
L’exemple des néonicotinoïdes nous a démontré que des investissements importants dans la recherche permettent de trouver des solutions alternatives (en Ile de France, le soutien à un laboratoire de recherche a permis la mise au catalogue de semences d’une variété de betteraves résistante à la jaunisse due au puceron.
Adoptons un indicateur fiable pour mesurer les progrès accomplis dans la protection de la biodiversité
La COP15 Biodiversité n’a pas pu aboutir sur la question des indicateurs. A l’image des 1.5 degrés à ne pas dépasser adopté lors des accords de Paris sur le Climat, nous aurions aimé avoir un indicateur unique et facile à comprendre pour la biodiversité.
L’UICN et le WWF ont porté l’indicateur “Nature positive”. Celui-ci consistait à considérer, sur la base d’un diagnostic de la biodiversité mené sur un périmètre défini et à une date bien précise, de se donner pour objectif d’avoir, sur ce même périmètre, d’ici 2050, “plus de biodiversité”... d’avoir un bilan “positif en nature” sur ce périmètre.
Assumer résolument nos responsabilités de continent riche pour aider les pays en voie de développement
La mise en œuvre de la COP 15, en qualité de continent riche, nous oblige vis à vis des pays en voie de développement. L’exemple de l’oléoduc du projet Eacop en Ouganda montre que si nous voulons à la fois éviter la destruction d’habitats naturels parmi les plus riches sur la planète dans les zones tropicales, et aussi respecter les accords de Paris sur le climat, l’Europe doit agir beaucoup plus concrètement dans les pays en voie de développement.
FAISONS DE LA PRESERVATION DES ESPECES ET LE BIEN-ETRE ANIMAL UNE GRANDE CAUSE EUROPEENNE
Nous l’avons oublié un peu vite, mais la COVID19 nous avait alertés sur les effets de notre relation dégradée au monde animal et au monde vivant sauvage qui nous entoure. N’oublions pas.
Tirer les leçons de la pandémie COVID 19
Précisément parce que nous avons maintenant un peu plus de recul, il est temps que notre continent se saisisse pleinement des enseignements à tirer des causes environnementales de cette pandémie que nous avons réussi à surmonter au prix d’efforts sanitaires, sociaux et économiques considérables. Nous proposons, en autres, de :
· Interdire toute entrée sur le territoire de l’Union Européenne (aux ports et aéroports) de viande de brousse
· Porter la demande d’une interdiction, partout dans le monde, des marchés dans lesquels des animaux sauvages sont vendus vivants ou morts sans que ne soient garanties des normes minimales d'hygiène.
· Elargir les missions de la Convention CITES sur le commerce des espèces protégées, à celui des espèces sauvages les plus propices à véhiculer des zoonoses (viandes de brousse, primates, rongeurs…).
Pour mettre en place des mesures de préventions efficaces,
Enfin, pour éviter que les sujets environnementaux fassent l’objet de négociations internationales complètement en décalage avec les opinions publiques, comme, par exemple le commerce de l’ivoire d’éléphants ou l’autorisation de la chasse d’espèces comme le rhinocéros ou le lion longtemps soutenu par la Commission Européenne, nous demandons
PROTEGEONS LES ARBRES
Les arbres et la forêt sont, partout en Europe, des sujets qui doivent nous mobiliser.
En milieu urbain
En milieu urbain, l’arbre a besoin d’un statut de plus grande protection. Il revêt en effet un rôle rafraichissant dans les villes en période de canicule. Il devient impérieux de les préserver. Il s’agit notamment de porter une attention particulière aux « vieux arbres » dont la capacité de rafraichissement est bien supérieure à celle des jeunes arbres.
Il s’agira également de mobiliser les habitants, les propriétaires fonciers, les associations, les entreprises et les agriculteurs qui peuvent tous jouer un rôle dans la préservation des grands arbres et la plantation d’arbres supplémentaires.
En milieu rural (ou semi-rural)
Nous devons protéger et valoriser le bois bocager utilisant des plantations de haies.
Un programme européen en faveur des « haies » aurait toute sa raison d’être : la haie apporte un soutien à la biodiversité, facilite l’infiltration dans les sols des eaux de pluie et donc le rechargement des nappes, et réduit les îlots de chaleur.
Les destructions de haies bocagères restent encore trop fréquentes, notamment du fait du remembrement et de l’augmentation de la taille des exploitations agricoles.
En forêt
Nous proposons que l’Union européenne se saisisse de la question du devenir de nos forêts car les pressions sur cet écosystème s’accroissent alors même que celle-ci se fragilise du fait du changement climatique.
Protéger et entretenir les forêts européennes
Nous proposons la création d’un label de protection des forêts européennes. Label qui aura vocation à certifier :
· Le bon entretien des forêts
· La préservation de la biodiversité
· La promotion de la bio-économie du bois
· La bonne adaptation aux changements climatiques
o Futaie irrégulière comme principe de gestion
o Plantations d’arbres aux essences adaptées et d’origine européennes
o Quota d’arbres à planter par Etat membre
o Respect du concept du « bon arbre au bon endroit »
· Un fonds spécial européen des forêts pourrait être créé pour soutenir les meilleures pratiques de préservation des forêts et de lutte contre la déforestation.
STOP AU PLASTIQUE
Alors que la communauté internationale se penche sur ce fléau environnemental – et il n’est malheureusement pas certain que le traité plastique en préparation aboutisse sur des engagements ambitieux – l’Union européenne doit prendre un temps d’avance.
Nous proposons qu’elle adopte une taxe européenne sur les plastiques qui viendra alimenter directement le budget européen et sera intégralement consacré aux programmes de substitution des plastiques et aux innovations en ce domaine. Cette taxe visera bien évidemment uniquement les plastiques issus du pétrole et sera, d’une part, minorée pour les plastiques issus de recyclage, et majorée pour tous les plastiques à usage unique.
ENCOURAGEONS L’ECONOMIE CIRCULAIRE
L’économie circulaire est en plein essor mais peine à se généraliser et se massifier. Nous souhaitons que l’échelon européen aide cette généralisation au travers d’une série de mesures que pourrait porter une directive sur ce sujet. Parmi les mesures que contiendrait cette directive :
· L’assouplissement des règles de fiscalité pour permettre aux Etats membres volontaires de mettre en place une fiscalité incitative sur les métiers participants à l’augmentation de la durée de vie des produits (réparation, réemploi, réutilisation…)
· L’établissement d’un délit européen en matière d’obsolescence programmée et l’instauration de contrôles sur l’obsolescence, y compris des biens importés
· L’harmonisation des méthodes de calcul des taux de collecte, recyclage, enfouissement et incinération des déchets
· L’instauration d’un indice européen de circularité, à dupliquer par Etat membre
· Le déploiement de filières REP de Droit Européen sur l’ensemble des produits de consommation
· Le déploiement d’un affichage environnemental européen, obligatoire et harmonisé, pour tous les produits de consommation courante, intégrant les trois sobriétés évoquées plus haut (carbone, matière et eau) et les impacts sur la biodiversité et le bien-être animal.
FAISONS RIMER ECOLOGIE ET ECONOMIE : VERS UN BUDGET VERT EUROPEEN
Verdir notre économie
L’élaboration d’une “taxonomie européenne”, à savoir une classification des activités économiques ayant un impact favorable sur l'environnement, a été un exercice très positif. Il se poursuit et s’affine.
Il permet aujourd’hui de mieux orienter les aides et réglementations publiques sur certaines activités plus que sur d’autres.
C’est une réponse très concrète à ceux qui pensent que la seule solution réside dans une décroissance globale de notre économie. Pour nous, la solution réaliste est plutôt de “verdir” notre économie en faisant croître les activités économiques favorables à l’environnement ou sans dommage pour l’environnement et décroître les plus polluantes ou nuisibles à l’environnement.
Les outils sont de plus en plus disponibles pour prendre les bonnes décisions en termes de subventions et de dépenses publiques. Nous souhaitons que l’Union européenne, sur ses propres budgets, se dote d’un budget vert, c’est-à-dire une analyse détaillée des effets environnementaux de chaque dépense faite. Partant de cette analyse, cela permet, année après année, un processus d’amélioration continue visant à réduire puis supprimer les subventions néfastes pour l’environnement et augmenter celle qui lui sont favorables.
Verdir notre fiscalité
En lien avec l’OCDE, nous souhaitons également que l’Union européenne dote les Etats membres d’outils fiscaux permettant à chaque Etat, sur la base d’une pression fiscale égale, d’augmenter la fiscalité portant sur les activités et revenus néfastes pour l’environnement et de réduire la fiscalité sur les activités et revenus favorables ou neutres pour l’environnement. Des objectifs de verdissements des fiscalités des Etats membres pourraient être définis en prenant appui sur l’esprit du budget vert, en l’appliquant aux recettes.
Nouveau paragraphe
TRIBUNE de fondation du Parti, publiée dans le Journal du Dimanche le 27 septembre 2022
Plusieurs personnalités politiques dont Yann Wehrling, ancien ambassadeur à l’environnement, Florence Portelli et Vincent Jeanbrun, proches de Valérie Pécresse, et l’ancien député LREM Loïc Dombreval lancent dans cette tribune leur mouvement politique Les Écolos, qui veut défendre une « écologie de gouvernement ».
Le mouvement Les Écolos sera présidé par Yann Wehrling, ex-Vert, ancien ambassadeur à l’environnement, aujourd’hui vice-président de la Région Île-de-France à la Transition écologique.
Dans une tribune publiée par le JDD, plusieurs personnalités politiques annoncent le lancement d’un nouveau mouvement politique. Baptisé Les Écolos, ce mouvement veut structurer une « écologie de gouvernement », « utile », en opposition à une écologie française qui, selon eux, s’est éloignée de l’action « pour s’inscrire dans la radicalité à gauche ».
Urgence écologique : commenter ou agir ?
Plus que jamais, c’est la question qui traverse aujourd’hui l’écologie politique.
Commenter, pour celles et ceux qui sont militants depuis de longues années, nous l’avons fait tant et plus. Dénoncer, manifester, c’est, sommes toutes, à la portée de tout le monde. Tout le monde le fait-il ? Certes non. Est-ce utile ? Oui, évidemment, car c’est une pression salutaire. L’inverse, à savoir une indifférence généralisée face à la crise environnementale serait désespérant. Mais au regard de l’urgence, est-ce suffisant ?
L’écologie politique en France a pu être, par le passé, une force politique qui s’inscrit dans une perspective de « parti de gouvernement » qui a su, précisément, passer du commentaire à l'action. Comme elle l’est d’ailleurs avec force en Allemagne, en Autriche et dans plusieurs pays européens. Mais en France, elle s’en est éloignée pour s’inscrire dans la radicalité à gauche. Dont acte.
L’urgence environnementale exige qu’une écologie de gouvernement se structure en France
Le constat est là : cette écologie s'emploie à diviser la société, à invectiver ceux qui sont parfois mal informés, mal préparés. Au contraire, dans une période où nous n'avons jamais eu autant besoin de nous rassembler pour anticiper et préparer la transition écologique, l’invective et la dispersion sur des revendications souvent totalement anecdotiques, nous fait perdre un temps précieux. Certains pensent que l’urgence écologique implique l’impatience et la colère, nous pensons au contraire qu’elle exige calme et esprit constructif. Et, disons-le clairement, la transition écologique passe nécessairement par la mobilisation du monde économique. Contrairement à l’extrême gauche qui les désigne en ennemis à abattre, nous, nous saurons leur parler.
Plus que jamais, nous devons rassembler les acteurs de l'environnement et unir la société autour d'une même cause.
Car l’urgence environnementale exige qu’une écologie de gouvernement se structure en France. Qu’est-ce qu’une écologie de gouvernement ? Qu’est-ce qu’un parti de gouvernement au fond ? Tout simplement un parti qui, sans rien renier de ses convictions et aspirations profondes, sans aucunement perdre de vue l’ambition la plus forte, cherche sans cesse, sur tous les grands défis qui sont face à nous, des compromis de société pour avancer et progresser dans la bonne direction. C’est vrai que cela conduit à accepter de prendre sur nos épaules le poids du réalisme, à considérer les points de vue opposés, à composer avec nos adversaires. C’est indéniablement moins confortable que d’indiquer au monde, le doigt levé, le verbe haut, la marche à suivre.
Nous créons un nouveau mouvement politique écolo, pour une écologie qui construit
Il nous faudra trouver ces compromis de société pour faire évoluer notre modèle agricole vers plus de durabilité, notamment dans l’usage des intrants les plus problématiques pour la biodiversité et la santé. Notre méthode ne sera pas de vilipender sans cesse les agriculteurs qui, pour une majorité d’entre eux, aspirent à des changements en profondeur. Nous avons devant nous des défis gigantesques pour préserver et économiser la ressource en eau qui, canicule après canicule, sécheresse après sécheresse, ne sera plus en situation d’abondance. Pour la plupart des ressources naturelles et matières premières, nous entrerons également en pénurie. L’économie circulaire, à savoir « chercher la matière première et l’énergie dans nos déchets », va devenir une question stratégique pour notre économie.
Nos activités peuvent-elles se concilier avec la préservation des espaces naturels et des espèces animales et végétales dans toutes leurs diversités ? Nous le croyons. Le défi énergétique et climatique, troublé par la crise en Ukraine, révélant l’immense fragilité de notre souveraineté énergétique, nous questionne sur le modèle que nous devons construire pour demain. L’énergie nucléaire ne peut plus être écartée. Même en Allemagne, son usage se révèle incontournable. Quant aux énergies renouvelables, notamment l’éolien, son acceptabilité peut atteindre des limites dans certains territoires. Pour autant, difficile d’y renoncer. Mais n’oublions pas les potentiels énormes que nous avons à développer avec le solaire sur les toits et parkings, les espoirs de la géothermie profonde et de surface, de l’hydrogène, et, surtout, les immenses économies d’énergie que nous pourrions encore faire et que la crise actuelle nous oblige à mettre enfin en œuvre sérieusement.
C’est cette envie de travail de fond qui nous anime, pour répondre très concrètement aux exigences des jeunes générations qui nous interpellent avec urgence, et à juste titre.
C’est pour cela que nous créons un nouveau mouvement politique écolo, Les Écolos, pour une écologie qui construit, une écologie de gouvernement, une écologie utile. »
Notre nouveau parti « les écolos » est crée !
Merci aux fondateurs, Florence, Vincent, Loïc, Roland, Sarah, Mathieu, Anne-Sophie, Sandrine, - mention spéciale pour Gersende sans qui toute cette journée n’existerait pas – et aussi Inès, Adam, Anisse, Christophe et Yann qui nous ont donné un beau coup de main
pour l’organisation de cette journée de lancement – merci à vous tous d’avoir porté avec moi cette idée au cours des derniers mois.
Merci à celles et ceux qui nous ont d’ores et déjà rejoint depuis.
Merci à vous, ici présent, qui allez, je l’espère, franchir le pas de l’adhésion.
Créer un parti, dans la période actuelle est un pari que certains diront de fous.
La politique serait, dit-on, mal vue des français.
Je n’en suis pas si sûr. Elle a toujours été décriée. L’est-elle plus aujourd’hui, qu’avant ? Je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est que la dépolitisation n’est pas bonne pour la démocratie… jamais. Elle crée un vide qui est bien vite rempli par les mouvements les plus radicaux. Et je crois que c’est très exactement ce à quoi nous assistons aujourd’hui.
Avez-vous d’ailleurs remarqué un détail qui n’en est pas un en réalité.
Quand on regarde la représentation politique à l’Assemblée nationale, la majorité des parlementaires sont issus de partis qui ont renoncé à tout fonctionnement démocratique. La plupart ont choisi un mode de fonctionnement où toutes les décisions sont prises par un seul homme ou une seule femme. Quel rapport à la démocratie peuvent entretenir des élus issus d’un tel mode de sélection du personnel politique qui compose leurs groupes ?
C’est peut-être un premier point sur lequel je veux m’appuyer pour justifier de la création de notre parti : celui de la pluralité politique et démocratique. La simplification à l’extrême du paysage politique avec un parti central dont la colonne idéologique est objectivement faible, et deux ailes radicales à droite et à gauche, est, en soi, un sujet sur lequel nous devons nous mobiliser pour recréer, en France, plus de diversité, notamment dans cet espace situé entre ces deux trop puissants pôles extrêmes.
Pluralité politique donc, et plus précisément dans l’offre politique qui est celle de l’écologie politique. J’ai l’intuition que notre époque fait de l’écologie un champ politique important qui, faute d’offres plurielles, s’est écrasée et marginalisée dans l’extrême gauche. Il est des chemins comme celui de l’écologie qui sont incontournables. Mais si celui qui vous propose un chemin est inquiétant, loufoque, ou repoussant, vous préférez ne pas y aller. Pour tous les électeurs, militants, et élus sincèrement écolo, il est insupportable de penser que la seule offre politique écolo soit aujourd’hui d’être aligné derrière Jean-Luc Mélenchon et la France Insoumise. Il est insupportable de laisser, jour après jour, l’écologie se ridiculiser et nous laisser entrainer dans ce triste spectacle. Nous n’avons rien à voir avec cette écologie consternante, alors que, nous sommes écologistes. Une des premières raisons d’être de la création de notre parti, c’est de nous distinguer, d’offrir une alternative politique pour un vote écolo pragmatique. Nous voulons offrir aux électeurs écolos un autre bulletin de vote.
La droite, comme la gauche ont une aile radicale et une aile modérée. L’écologie a son aile radicale. On le constate tous les jours et sans aucune nuance. Il est temps qu’existe en France, pour l’écologie, une aile modérée. C’est cela que nous faisons en créant « les écolos ».
Certains ont dit que nous étions un parti écolo de centre droit.
Oui, beaucoup des fondateurs ont une histoire à droite ou au centre droit. Moi-même, j’ai une histoire politique qui a démarré chez les Verts (quand ils avaient pour positionnement le « ni droite ni gauche », mais ça, tout le monde l’a oublié) et s’est poursuivi dans un parti centriste qui a eu une envie d’ouverture à l’écologie… devenue aujourd’hui faiblarde. Ce que disent nos histoires respectives, c’est que l’écologie n’a pas toujours été de gauche et que, dans bien des situations, des écologistes ont su travailler avec la droite. Dois-je rappeler que d’éminents écologistes ont conseillé l’action de Jacques Chirac ou Nicolas Sarkozy. Que ces conseils ont eu des résultats notoires qui furent des avancées environnementales essentielles : la Charte de l’Environnement, la loi sur l’air, le Grenelle de l’environnement. Certains esprits chagrins diront que ces gouvernements de droite n’ont pas été assez loin ? Je reviendrai sur cette notion de « pas assez loin ». Mais comparons avec la gauche ? Entre 1997 et 2017 la gauche a été au pouvoir pendant 10 ans, la droite pendant 10 ans. Je l’ai dit, le bilan de la droite, c’est la Charte de l’Environnement adossée à la Constitution et instaurant le principe de précaution, c’est le Grenelle de l’Environnement créant les fonds chaleur et déchets qui, depuis plus de 15 ans financent les déchetteries, les centres de tris, la géothermie et les chaufferies bois. La gauche, c’est quoi ? je cherche. Je n’ai pas d’exemple… et pourtant, dans les années de gouvernement de gauche, les Verts étaient à chaque fois dans les coalitions gouvernementales.
Nous avons cette lucidité et cette honnêteté de reconnaître que la droite a fait mieux que la gauche en matière d’écologie. Sans doute est-ce donc pour cela que nous sommes nombreux, au sein de ce nouveau parti à faire le choix d’un travail avec cette droite qui, comme A Juppé, JL Borloo, M Barnier, NKM, C Jouano, et aussi V Pecresse ont très clairement intégré la question environnementale dans leur logiciel de pensée politique.
La culture du compromis – écologie de gouvernement
Cette lucidité, c’est du pragmatisme et une volonté d’être avant tout efficace dans l’action. Nous sommes des écologistes et notre boulot c’est de faire avancer l’écologie avec celles et ceux qui sont prêts à avancer avec nous.
Tout à l’heure, Daniel Cohn Bendit a dit quelque chose de très important. Il a expliqué comment, en Allemagne, les Grünen agissent. Ils établissent un programme et des mesures. Ils portent ces idées dans le débat public. Ils engagent ensuite des discussions avec d’autres forces politiques et élaborent des compromis qui constituent ensuite des plateforme gouvernementales tant au niveau local que national. Les Grunen ont su construire des coalitions avec la droite. Ils ont gagné des élections avec la droite. Ils sont eux-mêmes à la tête de plusieurs länders et mairies, dans des coalitions avec la droite. Ce choix stratégique de faire avec celles et ceux avec qui il est possible de conclure des accords, leur a fait faire un bond important dans l’opinion publique allemande, un bond en crédibilité. Regardez d’ailleurs, aujourd’hui, dans la situation énergétique difficile dans laquelle est l’Allemagne, c’est un ministre vert qui a annoncé la prolongation de deux centrales nucléaires. On est aux antipodes de ce que sont les Verts français.
Cette idée même de compromis est absolument fondamentale et est constitutive de notre parti. Nous ferons des propositions, aussi ambitieuses que possibles, mais nous savons d’avance que pour qu’elles aient une chance d’être mise en œuvre, il nous faudra les négocier, les amender.
Cela fait de nous un parti de gouvernement au sens où nous acceptons d’avancer le principe de compromis. Oui, le pas à pas, nous le revendiquons. Car quelle est l’alternative des écolos radicaux ? le commentaire, l’invective et le rejet au motif que « ça ne vas pas assez loin » ? Ce « Non » à tout, ce refus d’avancées modestes au motif qu’elles ne sont pas majeures, aboutit au statuquo. Oui, nous revendiquons le fait qu’il vaut mieux avancer lentement que ne pas avancer du tout. Cela fait une grande différence avec l’écologie radicale. J’ai en tête un exemple qui dit tout de ce qui fera notre différence : la discussion et l’adoption, la semaine dernière, à la région Ile de France, d’un plan d’adaptation au changement climatique. Le premier de cette ampleur en France. 60 actions concrètes dont la plupart sont à la fois basées sur les recommandations d’experts et de scientifiques et aussi sur des solutions dites basées sur la nature telles que la végétalisation des villes ou la création de zones humides. Le seul groupe politique qui a voté contre, c’est EELV. Pourquoi ? Parce que ça ne va pas assez loin ? Qu’aurait été un plan qui va « assez loin »… ils ont été incapables de le dire. Ce faisant, ils ont voté contre la désimperméabilisation de 5000 hectares, la création de 1000 fontaines à eau, d’abris climatiques à moins de 10 minutes de chaque habitant, la plantation de 2 millions d’arbres dans les villes, la résorption de 35 points noirs de la trame verte, la restauration de 700 hectares de zones humides, le tout mobilisant une enveloppe de 1 milliards d’euros. Heureusement, nous avons adopté ce plan. EELV au pouvoir, c’eut été : étouffez tous dans ces étés caniculaires et contentez-vous de regarder le malheur vous tombez sur la tête tout en dénonçant sa survenue.
Mais écologie pragmatique, ça ne veut pas dire écologie triste. Je trouve qu’Emmanuel Macron a fait de l’écologie une question technique dénuée d’âme. Je passe sur l’usine à gaz gouvernementale qui contribue à cette désincarnation et nous plonge dans les méandres administratifs complexes, voire kafkaïens, dont la France a le secret. Ce que je crois surtout, c’est que l’écologie doit être portée, non seulement pas des élus à tous les niveaux, mais aussi par les citoyens que nous sommes tous. Les solutions ne sont pas que techniques. Nous, nous voulons une écologie de conviction, une écologie du vécu, une écologie voulue, avec ce souci de ne pas seulement faire les choses parce qu’il le faut techniquement, mais aussi parce qu’il le faut moralement. C’est cela l’écologie positive.
Un mot sur « cette accélération » que veut engager le gouvernement sur les énergies renouvelables. Bien sûr qu’il faut accélérer… mais que ne l’ont-ils fait plus tôt ? Depuis 5 ans, il y a eu une forme d’hésitation qui nous met dans la situation énergétique dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Et l’Ukraine n’a malheureusement rien à voir là dedans. Ils ont hésité sur le nucléaire, ils ont hésite sur le renouvelable, ils ont hésité sur la sobriété… résultat des courses, durant le dernier mandat, rien n’a avancé: pas plus le nucléaire, que le renouvelable, ou la sobriété.
Si l’accélération des ENR est souhaitable, je formulerais néanmoins une alerte et une proposition.
L’alerte, c’est que certains articles de la loi ont de quoi inquiéter les amoureux de la nature… à juste titre. J’invite le gouvernement à faire preuve de modernité en matière d’écologie, à savoir : ne plus jamais séparer les enjeux climatiques des enjeux de biodiversité. Les deux sont liés, les deux sont d’égale importance. Ce serait une grave erreur de développer les ENR au détriment de la nature et certains signaux d’alerte ont inquiété les associations de protection de la nature et je crois qu’elles ont raison.
La proposition est de porter la question de la sobriété sur des bases plus pérennes que le simple « passer l’hiver » et « mettre un pull … fut-il à col roulé ». Lors du Congrès des Régions de France, Carole Delga a fait la proposition que la rénovation énergétique du logement, aujourd’hui largement pilotée par l’Etat tant du point de vue réglementaire que financier, soit portée par les Régions. Ce serait un acte très concret de décentralisation qui permettrait, j’en suis certain, de gagner en efficacité dans ce chantier colossal et essentiel qu’est la dépense énergétique dans le bâtiment. Les Régions connaissent leurs territoires, savent les contraintes climatiques, travaillent au quotidien avec les communes. Elles seront des accélérateurs des économies d’énergies, et donc des réductions de GES, dans ce secteur du bâtiment. En lien avec les départements, elles pourrons également combiner cette action sous un angle social car qui dit rénovation énergétique des logements, dit baisse de la facture énergétique, et dit, donc, augmentation du pouvoir d’achat.
Nous avons nous une lourde tâche, car construire une offre politique, elle se fera avant tout sur le fond.
L’écologie de gouvernement, c’est peser pour obtenir des changements. Obtenir des changements, c’est définir lesquels, les prioriser, ne pas se perdre dans des détails, construire la proposition qui sera la mesure qui s’appliquera dans le pays ou dans sa ville, son département ou sa région. Travaillons à cela en perspectives des prochaines élections locales, européennes et nationales. Être une écologie de gouvernement, c’est préparer les compromis qui fondent ensuite un programme d’action dans un gouvernement. Préparons les points sur lesquels nous voulons avoir des avancées.
L’année 2023, sans élection, nous y aidera. Très concrètement, Nous vous proposons 5 premiers groupes de travail qui nous paraissent être les sujets clés à creuser dans les prochains temps :
1- Un premier sur les enjeux climatiques avec une attention particulière sur le diptyque : consommation/production d’énergie. Consommation d’énergie qu’il nous faut durablement et sérieusement envisager à la baisse. De nombreuses technologies, notamment numériques, peuvent nous aider. Le vaste chantier de la rénovation de notre parc immobilier manque singulièrement de souffle et de résultats. Du côté de la production, le mix énergétique nucléiaire+ENR, qui a pourtant été acté depuis longtemps dans la stratégie du pays, s’est totalement pris les pieds dans le tapis. Le gouvernement semble avoir pris la mesure du problème, mais restons prudent sur la mise en œuvre, notamment la bonne articulation avec les enjeux de biodiversité et de paysages. Je pense aussi que nous devons enfourcher le chantier maintenant prioritaire de l’adaptation. En IdF, nous avons commencé. Il faut maintenant déployer l’action à l’échelle nationale
2- Un second sur l’alimentation et la consommation, évidemment totalement en lien avec la question de la production agricole. Le monde agricole n’a jamais été autant sous pression. Aux injonctions environnementales s’ajoutent maintenant les pressions climatiques, le tout dans un contexte où la plupart des agriculteurs vivent de plus en plus mal de leurs activités. Réussir la transition écologique de notre agriculture notamment dans l’usage des intrants les plus problématiques pour la biodiversité et la santé est donc un défi particulièrement complexe. Mais les invectives et le sentiment d’agri-basching ne fera rien avancer. La méthode qui avait existé pendant le Grenelle avait permis le dialogue et la construction de compromis entre le monde environnemental et le monde agricole. Si on a réussi un jour, on peut réussir à nouveau. Dans ce domaine, plus encore que dans d’autres, la méthode à laquelle nous croyons, dialogue et compromis, sera la bonne.
3- Un troisième sur le vivant, pour refonder notre rapport au vivant non humain incluant l’érosion de la biodiversité et le bien-être animal. Une majorité de français
ne supporte plus que nous ayons des comportements « inhumains » envers les animaux. L’absence de prise en compte de cette exigence conduit à tous les excès et violences. Apaiser, c’est tenir compte de ces demandes. Dans de nombreux domaines où nous utilisons, interagissons ou exploitons des animaux, des progrès peuvent être faits. Plus globalement, la nature sauvage doit retrouver plus de place tout autour de nous. La renaturation des villes et des délaissés est un projet de grande ampleur que nous devons faire monter en puissance. Nous devons par ailleurs améliorer sensiblement la coexistence entre les espaces naturels, les espèces sauvages animales et végétales, et nos activités dans toutes leurs diversités, notamment celles qui restent aujourd’hui trop impactantes sur la nature.
4- Un quatrième sur l’économie circulaire qui est un concept qui doit urgemment passer à la massification des meilleures pratiques car c’est non seulement une réponse forte à bien des dégradations environnementales liées à l’exploitation excessives des ressources naturelles, mais c’est aussi un enjeu stratégique pour notre économie dont des pans entiers sont aujourd’hui menacés par la raréfaction des matières premières.
5- Et un cinquième sur l’eau. Avec le changement climatique, le cycle de l'eau se modifie et impacte de plus en plus fortement notre quotidien, nos économies, notre agriculture et évidemment les éco-systèmes.
Ces 5 chantiers thématiques auront en commun de penser des réponses à 4 niveaux possibles de décision : le local, le national, l’européen et l’international. Et je souhaiterais que nous puissions aussi avoir des réponses, sur ces 4 chantiers, propres aux outre-mer, souvent grandes oubliées des travaux des partis politiques.
Par ailleurs, nous allons nous structurer :
Au plan national, nous allons mettre en place nos instances internes. Un Bureau composé des membres fondateurs a été mis en place. Un premier conseil national sera mis en place. Je lance ici un appel à candidature. Nous le réunirons début 2023.
Comme dans tous les partis, nous allons mettre en place une structuration régionale. Au fur et à mesure que nous grandirons, nous mettrons en place des antennes régionales du parti. J’espère que nous pourrons, début 2023, présenter une architecture avec une représentation dans chaque région en métropole et dans les outre mers.
Je veux aussi rappeler les innovations de notre parti car nous devons innover dans le mode d’organisation des partis. Nous avons décidé d’accepter la double appartenance car il est temps de changer d’époque, d’arrêter avec les partis « armée de soldats ». « Dans la vraie vie » comme disent certains, nous avons tous des avis nuancés. Partager 100% des positions et positionnements d’un parti est évidemment une vue de l’esprit. A nous de faire preuve d’ouverture.
Innovation encore : 10% du montant total des dons et cotisations seront versés dans un fonds qui nous servira à appuyer des actions d’innovation d’écologie politique qui aille dans le sens de nos valeurs et objectifs. Un jury sera mis en place et permettra de faire des choix, chaque année, de projets destinataires de ce fonds.
Nous venons de vous expliquer pourquoi il fallait que notre parti voit le jour. En réalité, on se demande pourquoi on a attendu. Allez, au travail, c’est parti !
Et nous comptons sur vous pour nous aider maintenant à croître !
La dernière séquence électorale de l’élection présidentielle et des élections législatives nous livre un paysage politique qui nous questionne profondément. Faute de majorité claire au Parlement, les avancées sur les sujets prioritaires de société pourraient être enrayées. L’écologie est de ces sujets. Dans ce contexte fragile, nous avons la conviction qu’une force écologique nouvelle doit exister en France, étrangère au dogmatisme et à la posture.
Au-delà d’une question de positionnement politique, il s’agit également d’une question de vision du développement durable.
En effet, il n’est plus temps de se lamenter ou de se contenter de dénoncer, il est vital de passer à l’action. Ainsi, ne rejetons aucune option par idéologie. Il faudra des changements de comportements, des efforts collectifs et individuels, mais également des réponses techniques et technologiques soutenues par la recherche et l’innovation, tant au plan local, national, européen qu’international. Des investissements publics sans doute encore plus importants seront nécessaires pour soutenir toutes les transitions, et, en dernier recours, des décisions législatives réglementaires et fiscales.
Notre initiative aspire donc à la création d’une écologie réaliste, une écologie qui recherche les solutions les plus adaptées, les plus acceptables, les plus efficaces. Une écologie des solutions, une écologie de l’espérance pour accompagner tous les acteurs dans la transformation de nos activités.
Nous croyons à la culture du compromis. Nous ne souhaitons pas punir mais encourager et accompagner les transformations économiques. A ce titre, nous pensons que l’économie fera sa transition à la fois en s’appuyant sur l’innovation, les start-ups, l’économie sociale et solidaire, mais également en travaillant avec les grands groupes industriels. Nous avons la conviction que les territoires et les collectivités locales sont les lieux d’expérimentation et de réalisation de l’écologie des solutions que nous appelons de nos vœux.
Nous vous invitons aujourd’hui à vous investir à nos côtés dans la construction de cette nouvelle force politique écologiste des solutions réalistes.
Ambassadeur à l’environnement de décembre 2018 à juin 2021, Yann Wehrling est actuellement Vice-président du Conseil régional d’Ile-de-France en charge de la Transition écologique, du Climat et de la Biodiversité.
De 2005 à novembre 2006, il a exercé la fonction de secrétaire national des Verts.
Il est élu conseiller de Paris en 2014.
Illustrateur et spécialiste de faune sauvage, il publie en 2022 « Tous dans le même bateau » un roman graphique alertant sur l’extinction massive de la biodiversité et les solutions pour agir.
« Nous n’avons qu’Une seule planète.
Il n’y a pas de plan B. Nous avons le devoir et la responsabilité de passer à l’action. Il y a des solutions et il est encore temps d’agir »
Maire de Taverny
Vice-présidente de la région Ile de France en charge de la culture
Géologue, Roland Marion a travaillé en bureau d'études dans le Nord de la France et dans le Nord de l'Europe sur des problématiques de résorption de sites pollués, avant de rejoindre un état établissement public, à différents niveaux de responsabilité. Actuellement Maire adjoint en charge de l'environnement dans le Maine et Loire, et Conseiller Régional délégué à la Transition Energétique et Ecologique en pays de la Loire, il travaille à la mobilisation et à l'action autour des enjeux climatiques dans toutes ses composantes.
« Des milliards d'année pour créer la vie, des centaines de millions d'années pour la voir s'épanouir, quelques centaines de milliers d'années pour faire l'Homme, quelques décennies pour tout gâcher. Engagé, par nature. »
Avocate de 2013 à 2018 puis juriste jusqu’en 2021, Gersende Le Maire a rejoint la Région Ile de France en 2022 en tant que collaboratrice du groupe majoritaire Ile-de-France Rassemblée en charge des sujets environnementaux.
« Il n’y a rien de plus gratifiant et enthousiasmant que de devenir acteur de la transition écologique. Des solutions innovantes se développent à tous les niveaux. Les acteurs politiques doivent accompagner et soutenir cette transition écologique activement et concrètement. »
Après des années passées à l’étranger puis d’engagements associatifs divers, et après avoir siégé au conseil économique et social régional, Anne-Sophie s'engage en politique en 1999 et défend l’idée d’un rassemblement au-delà des partis dans un esprit de construction des forces progressistes, humanistes, écologistes et européennes.
Anciennement conseillère régionale en Auvergne Rhône-Alpes et adjointe au maire de Lyon déléguée à l’emploi, Anne Sophie est aujourd'hui conseillère municipale à Lyon, élue dans le 2 -ème arrondissement, en charge des commerces, de l’emploi, du tourisme et des grands événements.
"Toute mon expérience politique s’inscrit dans cette certitude, qu’il est toujours possible de travailler ensemble lorsque nous partageons les mêmes valeurs et le même désir d’agir sans sectarisme."
Conseillère au sein du cabinet de la Présidente de la Région Ile-de-France de 2015 à 2021, Sarah Nerozzi-Banfi est actuellement Secrétaire générale du groupe majoritaire "Ile-de-France Rassemblée" au sein de cette collectivité. Adjointe au maire d'Herblay-sur-Seine (95) chargée de la Culture et de la Jeunesse, elle se présente en juin 2022 aux élections législatives dans la 3e circonscription du Val d'Oise. Diplômée de Sciences Po, elle y enseigne depuis plusieurs années la Culture générale en tant que maître de conférences. En 2016, elle co-écrit l'ouvrage "Echos d'une jeunesse engagée" afin de contribuer à porter la voix de la jeunesse auprès des candidats à la présidentielle de 2017.
""Habitante d'un territoire aux enjeux environnementaux multiples, j'ai décidé de rejoindre Les écolos pour porter et défendre des mesures concrètes et efficaces à destination de tous. L'urgence climatique implique d'aller bien au-delà des clivages et logiques partisanes, tandis que la préservation de notre environnement ainsi que le développement durable doivent irriguer l'ensemble de nos politiques publiques. Ce double enjeux est à l'origine de ce mouvement, il était évident de m'y investir !".
Ancien député des Alpes maritimes, auteur de la dernière loi portant sur le bien-être animal.
Vice-Président de la Région Normandie en charge de la transition environnementale et énergétique, maire de Sainte-Adresse
Conseillère régionale d'Ile de France, conseillère municipale de Brunoy
Secrétaire générale adjointe
Diplômée de SciencesPo Paris en politique environnementale, Inès Andrieu d’Iray a tout d’abord accompagné la transition écologique des collectivités locales et des entreprises, avant d’œuvrer en faveur de la protection des espèces au sein de l’UICN.
« L’écologie, ou la science de l’habitat, ne doit plus être considérée comme une punition mais bien comme un outil nous permettant de comprendre et adapter nos comportements à la santé de notre maison, de notre planète. Devant la dette écologique qui ne cesse de croître, agissons de manière pragmatique pour faire immerger des solutions concrètes et renouer le dialogue avec TOUS les acteurs de la transition écologique. »